Le petit garçon

Publié le vendredi 3 octobre 2008

par Helen G. Buckley

Adaptation : Pierre Couillard

Il était une fois un petit garçon qui allait à l’école. Il était vraiment petit et l’école était très grande.

Mais lorsqu’il se rendit compte qu’il pouvait entrer directement dans sa classe en arrivant de dehors, il fût très content. L’école ne lui semblait alors plus aussi grande qu’avant.

Un bon matin, le petit garçon allait à l’école depuis déjà quelques temps, son enseignant dit à toute la classe : « Aujourd’hui, nous allons dessiner. »

Il savait dessiner toutes sortes de choses : des tigres et des lions, des poules et des vaches, des trains et des bateaux, et encore. Il sortit ses crayons de couleur et se mit, dès lors, à dessiner.

Mais son enseignante ajouta alors : « Attendez, nous ne sommes pas encore prêts à commencer ! » Puis, elle attendit que tous ses élèves la regardent avant de poursuivre.

« Très bien » dit-elle. « Nous allons dessiner des fleurs. »

« Parfait », se dit le petit garçon. Il adorait dessiner des fleurs. Il lui arrivait souvent d’en dessiner pour sa maman. Il se mit donc à en dessiner de très belles, des roses, des tulipes, des orangées, des bleues...

Encore une fois, son enseignante dit : « Attendez ! Je vais vous montrer comment faire. »

Elle dessina une fleur rouge avec une tige verte.

« Voilà comment on dessine une fleur. », ajouta-t-elle. « Vous pouvez maintenant commencer à dessiner. »

Le petit garçon examina la fleur qu’elle avait dessinée. Puis il regarda les siennes. Il aimait mieux les siennes, mais... il n’en dit rien. Il retourna sa feuille de papier et dessina une fleur comme celle que son enseignante avait dessinée : rouge avec une tige verte.

Quelques jours plus tard, le petit garçon ouvrit la porte de la classe tout seul et entra. Et l’enseignante leur dit alors :
« Aujourd’hui, nous allons nous allons travailler l’argile. »

« Super ! », se dit le petit garçon. Il aimait travailler l’argile. Il avait souvent travailler ce matériel avec son papa et il était très bon pour réaliser toutes sortes de formes.

Il avait déjà réalisé des serpents et des bonshommes de neige, des éléphants, des souris, des voitures et des camions, et encore. Et rapidement, il se mit à rouler sa boule d’argile et à la modeler.

Mais son enseignante s’exclama : « Attendez ! Nous ne sommes pas encore prêts à commencer ! »

Et elle attendit que tous ses élèves la regardent attentivement.

« Très bien », continua-t-elle.« Nous allons faire une assiette. »

« Parfait », se dite le petit garçon. Il aimait faire des assiettes. Il en avait déjà fait quelques-unes pour sa maman. Il se mit au travail et fit plusieurs assiettes de différentes formes et de différentes grandeurs.

Puis son enseignante ajouta : « Attendez ! Je vais vous montrer comment faire. »

Et elle leur montra comment faire une assiette creuse.

« Voilà », s’exclama-t-elle. « Vous pouvez maintenant commencer. »

Le petit garçon regarda l’assiette de son enseignante puis la compara aux siennes. Il préférait ses assiettes à celle de son enseignante. Mais il n’en dit rien pour ne pas lui déplaire. Il reprit son argile, en refit une grosse boule et copia le modèle de l’assiette de l’enseignante.

Elle était creuse.

Et le petit garçon apprit très vite à attendre, à regarder, et à tout faire de la même façon que son enseignante. Et, il cessa très vite de faire des choses à sa propre façon.

Puis, un bon jour, la famille du petit garçon déménagea dans une autre ville et il dut alors fréquenter une autre école. Cette école-là était encore plus grande que l’autre. Et il ne pouvait pas entrer directement dans sa classe. Il devait monter de longs escaliers et parcourir de longs corridors avant d’arriver à sa classe.

Et, le premier jour où il y alla, sa nouvelle enseignante dit : « Aujourd’hui, nous allons faire un dessin. »

« Parfait », se dit le petit garçon et il attendit que son enseignante lui montre comment faire. Mais celle-ci ne dit alors rien de plus et elle se mit à circuler dans les rangées.

Lorsqu’elle arriva tout près de notre petit garçon, elle lui dit : « Tu n’as pas envie de dessiner aujourd’hui ? »

« Mais oui » dit-il. « Qu’est-ce que je vais dessiner ? »

« Je ne le sais pas », lui répondit-elle. « C’est ton choix, tu as sûrement des talents pour le dessin. Nous allons voir lorsque tu auras terminé. »

« Comment dois-je faire ? » dit le petit garçon.

« Comme tu veux », lui dit-elle.

« De quelle couleur ? », demanda-t-il.

« À toi de choisir », lui répondit-elle. « Si tous mes élèves dessinaient la même chose, de la même couleur, je ne pourrais jamais savoir qui a dessiné quoi ! »

« Je ne sais pas », ajouta le petit garçon.

Et, il se mit à dessiner une fleur rouge avec une tige verte...

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