La compétence communiquer en MST
Publié le mardi 10 avril 2007
[sommaire]Publier sur le web modifie l’idée que se fait l’auteur de son « travail ». Le public s’agrandit, car il n’y a pas que le correcteur qui a accès au message. Les stratégies de communication devront alors s’ajuster, donc la compétence "communiquer" se développe.
Dans le programme
Étroitement liée à la structuration de la pensée, la compétence à communiquer est essentielle à la diffusion de connaissances, à l’échange de points de vue, à la confrontation d’idées et à l’argumentation touchant des choix et des opinions. Sollicitée pour permettre le partage de pensées, de sentiments, d’émotions, d’intuitions, de perceptions et de valeurs, elle constitue par ailleurs une voie privilégiée pour exprimer sa vision du monde et affirmer son identité personnelle, sociale et culturelle. [1]
Sur le présent site, nous diffusons des informations [2] sur divers sujets. Grâce aux commentaires, l’échange de point de vue et la confrontation d’idée sont possibles (d’ailleurs souhaité) [3].
Composantes de la compétence « Communiquer de façon appropriée »
Les composantes de la compétence [4] ci-dessous sont annotées en lien avec une publication sur le Web.
S’approprier divers langages
- En connaître et en respecter les usages, les règles, les codes et les conventions
- Le Web a ses règles/codes/conventions. Si on veut communiquer de façon appropriée, il faut les respecter. Lire ce billet pour en savoir plus.
- En exploiter les ressources
- Le Web foisonne d’une foule de ressources facilement accessible par le commun des mortels. Ce blogue en présente quelques-unes.
Recourir à divers modes de communication
- Analyser la situation de communication
- Écrit, audio ou vidéo ? Synchrone ou asynchrone ? Des traces seront-elles disponibles ? Sont là quelques questions qui orienteront les choix du communicateur.
- Choisir un ou des langages appropriés au contexte et à l’intention de communication
- Informer ? Donner son opinion ? Partager des stratégies ? Voici des intentions qui exigent des choix de langages différents.
- Identifier les modalités de communication appropriées au destinataire et à ses caractéristiques
- On ne communique pas sur un site « officiel » de la même façon que sur un blogue.
- Utiliser des langages adaptés à la situation
- Un travail scolaire exige un niveau de langage différent d’une session de clavardage entre amis.
Gérer sa communication
- Tenir compte des facteurs pouvant faciliter ou entraver la communication
- "Fèr dais phaultes", le choix de l’interface web (couleur, police, etc), l’ajout d’images, l’ajout de liens hypertextes vers des définitions, sont quelques éléments à surveiller.
- Ajuster la communication en fonction de la réaction des destinataires réels ou potentiels.
- Votre message sera interprété. Il y a donc des possibilités que la réaction ne sera pas celle que vous attendiez. Attention à la contre-réaction !
- L’humour peut être utilisé mais avec précaution. On ne réagit pas tous de la même façon aux blagues.
- Reconnaître les stratégies utilisées tout au long du processus ainsi que leur efficacité
- L’ajout d’images, les analogies, les définitions... ont-ils favorisé la compréhension de votre point de vue, de votre opinion ?
Communiquer à l’aide du langage mathématique
Qu’est-ce que communiquer en mathématique selon le programme ?
Communiquer à l’aide du langage mathématique, c’est interpréter et produire des messages en combinant le langage courant et des éléments spécifiques du langage mathématique : termes, symboles et notations. [5]
Interpréter des messages produits par ses pairs peut être une action riche en apprentissages. L’élève n’est pas face à un texte « parfait » écrit par un « expert », donc il peut se permettre de critiquer constructivement les messages. Il se peut même qu’il se forme une communauté d’apprentissage autour d’un intérêt partagé par un groupe de personnes ; communauté à laquelle l’enseignant peut se joindre pour « orienter » les discussions.
Pourquoi produire un message à caractère mathématique ?
Le fait de produire ou d’interpréter un message oral ou écrit, portant sur un questionnement, une explication ou un énoncé issus d’activités mathématiques, oblige l’élève à clarifier sa pensée et lui offre l’occasion d’apprendre des concepts et des processus mathématiques ou encore de renforcer ses apprentissages. L’exercice de cette compétence l’amène aussi à analyser une situation de communication à caractère mathématique de même qu’à produire, à interpréter ou à transmettre des messages à caractère mathématique. [6]
Qui profite de ces messages ?
La communication est utile pour tous ceux qui participent aux discussions, ne serait-ce qu’en raison de l’enrichissement mutuel qui résulte de l’échange d’information. Mais elle est doublement avantageuse pour l’émetteur. L’obligation de faire part à son interlocuteur de sa compréhension d’une situation ou d’un concept mathématique lui permet en effet d’améliorer et d’approfondir cette compréhension. [7]
Exemple de message à caractère mathématique
Vous trouverez un exemple sur cette page wiki [8] L’une des activités proposées suggère l’utilisation de Google Maps et Geogebra, un logiciel de géométrie (et algèbre) dynamique. Imaginez que l’élève est amené à expliquer sa démarche dans un site de classe. Il devra utiliser du vocabulaire, des unités de mesure, des schémas, des images, etc. Les commentaires sur l’article pourraient amener l’élève à mieux expliquer, à objectiver sa pensée, [9] en publiant sa démarche ou encore à trouver une erreur et comment la corriger.
Communiquer à l’aide des langages utilisés en science et technologie
Est-ce que la communication est importante en science et technologie ?
La communication joue un rôle essentiel dans la construction des savoirs scientifiques et technologiques. Dans la mesure où ils sont socialement élaborés et institués, ces derniers supposent le partage de significations communes permettant l’échange d’idées et la négociation de points de vue. [10]
La science et/ou la technologie se construisent donc grâce aux échanges. Pouvons-nous créer un lieu où l’élève puisse vivre ce type d’échanges ? Un site web peut devenir un lieu privilégié pour créer une petite communauté techno-scientifique où des traces sont accessibles à d’autres internautes qui pourront les exploiter à leur tour. Ainsi,
cette compétence se développe dans des situations où l’élève partage avec ses pairs le fruit de son travail et les démarches qu’il a utilisées ou encore lorsqu’il recherche auprès d’experts des réponses à un questionnement. [11]
En science et technologie, le texte, l’image, le son et le vidéo peuvent être exploités pour communiquer. Voici quelques exemples tirés du programme :
Tableaux, graphiques, symboles, schémas, dessins techniques, maquettes, équations mathématiques et modèles sont autant de modes de présentation qui peuvent soutenir la communication, dans la mesure toutefois où les règles d’usage propres à la discipline et à la mathématique sont respectées. [12]
Exemple de message scientifique
Ce billet est un exemple de texte qui peut être produit dans le cadre d’un cours en science et technologie. On y retrouve des statistiques, des concepts scientifiques comme la température, pollution, climat, effet de serre, etc. On peut, pour aider à démontrer l’effet de serre par exemple, faire construire une serre et prendre des mesures de température. Cette construction est un contexte adéquat pour travailler l’univers technologique et les stratégies-techniques-attitudes.
Conclusion
Publier sur le web apporte des avantages et des inconvénients.
- L’élève qui copie/colle du texte sans signaler qu’il s’agit d’une citation a plus de chance de se voir démasquer si le texte est publié sur le Web plutôt que s’il remet une copie électronique ou papier à son enseignant. Sur le Web, il est certain que l’auteur surveille ce qu’il écrit et de quelle façon son idée est utilisée.
- L’hypertexte, voilà une structure de texte différente. En faisant des liens vers des écrits antérieurs, l’apprenant y voit ainsi un sens à ce qu’il a déjà fait. Son travail ne sert pas seulement à être évalué. C’est aussi une trace tangible qu’il peut ajouter à un portfolio numérique, plus facile à gérer qu’un portfolio papier. Il peut s’y référer beaucoup plus simplement que si le travail était conservé sur du papier dans un cartable ; ce document est accessible uniquement par lui et son enseignant.
- La création d’un nouveau contenu (comme l’aire de l’île d’Orléans ou encore une page présentant son village ou sa ville sur Wikipedia) et la publication sur Internet est beaucoup plus motivant/stimulant et moins difficile pour l’élève que de réaliser la même construction sur papier.
- Le « SPAM » existe aussi dans les commentaires sur les sites web dynamiques. On doit prendre nos précautions (anti-spam, valider avant la publication, etc).
- L’accès à un public élargi ! Voilà un des avantages que vous apprécierez grandement.
- Si les élèves publient sur le Web, nous devons comme enseignant, prendre position sur la qualité des textes et avertir l’auditoire potentiel que les élèves sont en apprentissage.
Pour poursuivre votre lecture sur le concept de la communication, voici un billet sur le sujet. Espérant qu’il vous éclairera davantage sur le potentiel de communication qu’offre le WWW.
Cet autre article présente nos motivations à exploiter l’Internet pour communiquer en MST.
Celui-ci, écrit par Martin Bérubé, nous offre une brève description des possibilités d’outils de publication.
[1] Programme de formation 1er cycle du secondaire p. 52
[2] Des didacticiels, des documents de réflexion, des activités à réaliser, des définitions, des vidéos, etc.
[3] Les commentaires peuvent être directement publiés ou encore ils peuvent être publiés après validation de la part d’un des administrateurs du site.
[4] Programme de formation du 1er cycle du secondaire, p. 53. En italique les notes de l’auteur du présent article.
[5] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 246.
[6] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 246.
[7] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 246.
[8] Ce wiki est l’outil utilisé pour une petite communauté qui a pour but de documenter l’utilisation des TIC en mathématique, en science et en technologie.
[9] Qui sait expliquer, comprend.
[10] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 280.
[11] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 280.
[12] Programme de formation 1er cycle du secondaire, p. 280.